Aucun nageur sauveteur n’oublie ses tests de sélection. Ils sont la première étape d’une longue aventure. Le dimanche 17 septembre 2023, à 7 h 45, quinze candidats arrivent à la piscine de La Source, à Orléans, pour montrer leurs capacités et leur motivation au cours de plusieurs épreuves.
Ils sont âgés de 16 à 46 ans et sont étudiants, en pause professionnelle ou professeure de mathématiques en collège. Ils se présentent chacun leur tour, lorgnant les t-shirts orange des nageurs sauveteurs. Le centre de formation et d’intervention (CFI) d’Orléans ne peut former que vingt stagiaires par an. Tout le monde ne sera pas pris : à l’issue des tests, les formateurs bénévoles choisiront ceux qui seront formés.
Au bord du bassin, la tension est palpable. Le groupe écoute scrupuleusement la description du déroulement des épreuves. Dorian, assis à l’écart, se prépare depuis une semaine. « Je suis allé nager en prévision des tests, raconte le jeune homme de 17 ans au maillot de bain noir. Je vois la SNSM en Normandie depuis que je suis petit, c’est important pour moi. » Il rejoint les autres aspirants sauveteurs dans le bassin de 25 mètres pour un échauffement de dix minutes.
Les épreuves débutent. Les prétendants se succèdent sur le 200 mètres nage libre, puis sur un parcours où ils doivent récupérer des objets immergés. « On essaie d’évaluer leur aisance à la nage et en apnée », explique Inès Cousin, responsable des entraînements au CFI. Karine, 46 ans, sort de l’eau à bout de souffle. « J’ai un peu sous-estimé les épreuves, sourit la doyenne des candidats en reprenant sa respiration. Mon fils a fait la formation l’année dernière et m’a donné envie de me lancer. »
Traction, porté, entretien de motivation…
Les participants ont aussi à faire montre de leurs capacités en dehors de l’eau. Ils doivent réaliser une traction, porter une personne sur 25 mètres et expliquer leurs motivations au cours d’un entretien. « Je veux être sauveteur comme mon grand-père l’a été avant moi, explique Ewen, 18 ans, serviette saumon sur les épaules. C’est une vraie passion, qu’il m’a transmise. »
De leur côté, les encadrants chronomètrent, interrogent et prennent des notes sur les épreuves. Autour des deux bassins du grand complexe nautique, les t-shirts orange s’agitent comme dans une fourmilière pour guider les postulants. « C’est beaucoup plus plaisant et bien moins stressant de vivre les tests en tant qu’encadrante, plaisante Oriane, qui était candidate l’année passée. Il faut s’arracher quand on participe aux épreuves. »
Bientôt une heure que les tests s’enchaînent. L’ambiance se détend. Les mines renfermées des quinze concurrents laissent place à quelques sourires.